La Nouvelle Republique review of La Bohème

L’opéra est signé Puccini. Il voit le jour en 1896, sur les planches du Teatro Regio de Turin, sous la baguette d’Arturo Toscanini mais il a été présenté samedi 13 et dimanche 14 août sous celle de David Stern dans le jardin de la Grange aux pianos.

Le coup de foudre est instantané

“La Bohème”,, nous explique ce dernier, “c’est une histoire qui pourrait avoir lieu aujourd’hui, indémodable et toujours pertinente. Elle nous raconte les rêves et la précarité de la jeunesse, les passions que viennent malmener les contingences du réel.”

En 1830, à Paris, Rodolfo, Marcello, Colline et Shaunard partagent une mansarde insalubre. L’argent manque, l’amour surgit soudain. Lorsque Mimi vient frapper à la porte, Rodolfo est seul. Le coup de foudre est instantané et il est vrai que des éclairs tournent autour du spectacle en cours dans les cieux de Chassignolles… 
Mais Mimi est malade et ce n’est pas la pauvreté de son amant qui pourra la sauver. Renoncer à l’amour dans l’espoir qu’auprès d’un partenaire plus argenté, elle pourra échapper à la mort, tel est le choix qui les déchire et les accompagnera finalement, vers l’inexorable.

La fidélité aux rêves

Mais parlons des interprètes: Julie Groussot, Anna Cavaliero, Léo Vermot-Desroches, Matthieu Walendzik, Aymeric Biesemans, Halidou Nombre, tous jeunes chanteurs lyriques de l’Opéra Fuoco qui jeunesse chevillée au corps défendent avec brio leur rôle. Pas seulement de belles voix : de beaux acteurs, aussi, qui racontent avec leur corps et l’expression du visage le désarroi et l’amour, la joie de vivre, la tragédie et la fidélité aux rêves comme autant de signes de résistance.

Une justesse et une fluidité que l’on doit à la metteuse en scène Elsa Roocke et aux musicien de l’Ensemble Ataïr qui nous livrent tout enrondeur et rebond cette musique de Puccini dont la modernité frappe d’emblée; que l’on imagine tout autant dans la fosse d’un opéra que dans les coulisses d’un film muet de Chaplin.

Toute celle belle équipe mérite amplement l’ovation que leur réserve le public, les larmes qui ont été versées dans l’ombre et les faveurs d’un ciel qui a eu la délicatesse de contenir ses orages.

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